Et si on regardait ailleurs : la Réadaptation à Base Communautaire

Le système de santé français est bien particulier, et en tant que professionnels de santé ou patients, nous y sommes plus ou moins habitués. Mais demandons-nous : comment cela se passe-t-il ailleurs ? Nous connaissons de mieux en mieux l’intérêt et l’impact de la culture dans les soins. Mais, comment s’adapter à tous ? Comment le handicap est-il pris en soin ailleurs ? Ici, nous vous présenterons succinctement la Réadaptation à Base Communautaire (RBC) dont de nombreux programmes se développent, notamment en Afrique !

Point de contexte :

En 1978, face à un constat indéniable d’inégalité de l’accès aux soins entre les pays développés et en voie de développement, l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) organise une conférence internationale avec 134 Etats, sur les soins de santé primaires. De cette conférence, en résulte la déclaration d’Alma-ata qui définira pour la première fois la RBC et ses enjeux.

La Déclaration d'Alma Ata, c'est quoi ?

Cette déclaration a permis de reconnaître l’impact de nombreux secteurs sur la santé, notamment les facteurs socio-économiques. Elle énonce le fait que participer à la protection sanitaire est un droit mais aussi un devoir pour les Hommes. Mettant l’accent sur la responsabilité des gouvernements, elle avait fixé un objectif de santé pour tous pour l’an 2000. Pourtant, les mêmes problématiques semblent perdurer. En 2018, la déclaration d’Astana réaffirme l’idée première de la déclaration d’Alta-ama : la santé est un droit universel.

Les Soins de Santé Primaires, c'est quoi ?

L’objectif premier des soins de santé primaires est que toute personne quelle qu’elle soit puisse accéder aux services pour être en bonne santé, reconnaissant la santé comme un droit humain fondamental. Ils se basent sur la justice sociale, la participation communautaire, la solidarité, la prévention et la formation pour une autonomisation des personnes et l’évolution de leur condition.

Qu’est-ce que la RBC ?

En 2004, l’OMS, l’OIT (Organisation International du Travail) et l’UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture) définissent la RBC comme suit : « une stratégie faisant partie du développement communautaire général qui vise à la réadaptation, à l’égalité des chances et à l’intégration sociale de toutes les personnes handicapées » . 

Outre les ressources humaines et matérielles, les programmes de RBC mettent l’accent sur les droits de l’Homme. Ils mettent en avant par exemple l’intérêt de l’activité occupationnelle et les services éducatifs pour toujours viser la réduction des inégalités et l’empowerment (ou autonomisation). Ce n’est donc pas seulement un modèle médical avec de la rééducation par kinésithérapie ou ergothérapie (deux disciplines essentiellement retrouvées dans les programmes) mais bien un modèle multisectoriel. Comme son nom l’indique, la RBC se base sur la participation et l’inclusion de la communauté : les personnes en situation de handicap elles-mêmes, les familles, les organisations, les gouvernements, les associations et tout autres services. Mais pour que cela fonctionne, il faut donc s’adapter à l’environnement et à la culture de chacun. Alors, au vu des diversités communautaires, il n’y a pas de modèle commun de la RBC. Chaque programme doit s’adapter à l’environnement, à la culture et aux particularités socio-économiques.  L’idée est de rééduquer les personnes en situation de handicap en les incluant dans la vie collective et en incluant la vie collective dans la rééducation et la santé.

Les réflexions sur les soins de santé primaires et la prise en soin du handicap à l’international ont mis en évidence l’importance du travail interdisciplinaire et de la participation communautaire. En travaillant sur l’autonomisation par la formation (professionnels, aidants, patients!) et l’inclusion, on travaille également sur la réduction des inégalités et le développement d’un système de santé solidaire.

En tant qu’association promouvant le travail interdisciplinaire et l’ouverture d’esprit, le Congrès HOPE a récemment interviewé l’ONG Elayi Afrique qui mène des actions, se basant sur la RBC, pour les enfants en situation de handicap au Bénin. Découvrez notre vidéo et notre article !

Delphine SASSUS, Infirmière et Étudiante en santé publique

Vice-présidente en charge de la culture et des relations presse

Microsc’HOPE n°2, novembre 2021.

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